En 1919, un instituteur à Orbe, eut l'idée de grouper une fois par mois quelques collègues du district pour des échanges d'idées concernant les travaux manuels scolaires. Il faut croire que ces "tables rondes" connurent un succès complet puisqu'il en naquit la décision de fonder une "Société pour les maîtres de travaux manuels", mais ouverte également aux autres instituteurs.
On limita tout d'abord le champ d'activité à la région Nord, puis la preuve de l'utilité de la Société étant faite, on l'étendit à tout le canton. Un comité fut nommé, des assemblées générales fixées ( 4 à 5 fois par année...).
Il faut signaler qu'à l'époque, les travaux manuels n'avaient pas, dans l'enseignement, la place qu'ils occupent actuellement. Il faut saluer le courage de ces collègues éclairés qui ont vraiment fait oeuvre de pionniers.
La Société, qui comptait alors une vingtaine de membres, se rattacha à la Société Suisse de Travaux Manuels et Recherches Scolaires (actuellement dénommée EPCH.CH ) pour profiter des subsides fédéraux accordés pour les cours suisses.
Une cotisation annuelle de 1 Fr. permit de financer la parution de quelques fiches d'enseignement.
De 1924 à 1928, la Société fut présidée par un professeur de T.M. à l' École Normale. Celui-ci fit prendre à la Société un nouvel essor. Pour compléter les cours suisses, des cours vaudois, techniques et didactiques furent organisés. A la fin de son mandat, la Société comptait environ 250 membres.
De 1938 à 1952, la Société voit ses effectifs plus que doubler. Des cours toujours plus nombreux, des visites d'entreprises sont organisées. Le président d'alors accentue les contacts avec les autorités et donne du "poids" à la Société. Pour permettre aux communes hésitantes de faire l'essai des travaux manuels dans leurs classes, un prêt d'outillage menuiserie est institué et rend service à bien des collègues.
Dès 1952, un service de vente de fournitures à prix réduits est créé. Les disciples de Freynet peuvent y trouver au meilleur compte: couleurs en poudre, caractères d'imprimerie, caissettes, fichiers, encres, papiers. Avec l'appui du Département de l'Instruction Publique (DIP), ce matériel est complété par du rotin, raphia, colle, etc.
Parallèlement, la Société intervient auprès du DIP (aujourd'hui DFJ) pour obtenir des établis à des prix intéressants pour les classes de la campagne dans lesquelles les maîtres voudraient faire des travaux manuels.
Dès 1961, la Société compte plus de 700 membres et en compte 350 en 2010.
De l'outillage divers et spécialisé est mis à disposition des collègues qui désirent introduire une activité spécifique dans leur classe (cuir, verrerie, tarauds et filières à bois).